Wednesday, July 22, 2009

Il s’est passé quelque peu de temps depuis mon dernier blog. Les derniers jours ont été très remplis avec plusieurs voyages. D’abord, la semaine dernière, nous avons visité la région d’Oro de los Andes pour une visite à deux fromageries artisanales, ainsi qu’une association de producteurs laitiers. Depuis quelques années, CARE a misé sur la production laitière et fromagère pour appuyer le développement économique dans cette région. À l’origine, la production laitière d’Oro de los Andes était relativement faible, mais avec l’amélioration des pâturages et de la génétique bovine, la production de lait a augmenté en quantité et en qualité. Suite à ces progrès, le responsable de CARE de cette région a centré ses efforts sur la création et la consolidation de petites entreprises fromagères, avec l’appui de divers experts locaux. La stratégie a porté fruit : il existe maintenant 25 fromageries dans la région. Quelques- unes d’entres elles ont même atteint une taille significative et produisent et vendent leurs produits de manière commerciale. De plus, les fromages de cette région ont une bonne réputation, grâce entres autres à la qualité de la matière première et à la promotion de strictes règles d’hygiène dans les techniques de production.












La fin de la semaine s’est déroulée à Lima, où nous avions rendez-vous avec le coordonateur du projet Alli Allpa (signifie « Bonne Terre », en quechua), pour lequel nous travaillons. Nous avons aussi eu la visite de la responsable de la responsabilité sociale d’EDC, aussi coordinatrice de ce projet, qui venue à Huaraz du samedi 18 au mercredi 22 juillet, et avec qui nous avons visité quelques-uns des projets de CARE pour la région d’Ancash. Nous avons eu la chance de pouvoir voir en direct une insémination artificielle faite par un des « PAT » engagés par CARE. En fait, un PAT c’est un « proveedor de asistencia técnica », c’est-à-dire un professionnel qui fournit du soutien technique aux producteurs qui font partie du projet Alli Allpa. Ces personnes sont en général des techniciens formés en agronomie ou zoologie et fournissent leur aide aux producteurs dans le cadre des initiatives de Care telles que l’amélioration des pâturages, l’irrigation, la culture du maïs, etc. Les visites ont été intéressantes tant pour notre invitée que pour nous, car elles nous ont permis de voir quelques projets de chaînes productives différentes de celles avec lesquelles nous travaillons d’ordinaire. Ci-dessous: préparation de l'insémination et visite d'un "biodigesteur" qui décompose les écréments de cochons d'inde pour produire du gaz qui sert à la cuisson des aliments.



D’ici la fin de la semaine, ça va être du travail de bureau! En fait, ça tombe bien, parce que entres les voyages, il faut préparer nos rencontres avec les producteurs, et aussi, il faut bien le dire, faire un peu de « paperasse »!

La semaine prochaine ont lieu les Fiestas Patrias au Pérou, les fêtes nationales, et donc nous avons congé lundi, mardi et mercredi. Je vais en profiter pour voyager du côté d’Ica, au sud de Lima. Par contre, je suis un peu inquiète à cause des récentes grèves des transporteurs qui se sont produites à Lima mais aussi en région, et qui ont beaucoup perturbé l’horaire des voyageurs. En espérant que tout sera rétabli à temps pour mon voyage!

De retour de ces vacances, il ne restera qu’un mois avant la complétion du projet, du moins pour Tim et moi. Il reste beaucoup à faire, et nous devrons être efficaces, surtout pour coordonner les dernières visites, compléter notre travail avec chacune des organisations et partager les connaissances acquises avec le consultant de CARE qui est responsable du coaching, pour que le travail effectué puisse se continuer après notre départ.

En terminant, j’aimerais vous présenter quelques collègues, bénéficiaires et même amis, avec lesquels nous travaillons ou que nous avons rencontrés en cours de route… En ordre d'apparition: l'équipe de direction de l'association de producteurs de Vilcabamba; employés de Polaris et gérante de notre restaurant favori à Pomabamba; Tim et moi avec deux collègues de Care.













Sunday, July 12, 2009

12 juillet 2009

La semaine dernière a été remplie avec un voyage à Pomabamba et à Huari, tous deux situés dans la zone de Conchucos, à l'est de la Cordillère Blanche. Tel que mentionné dans mon premier blog, nous passons beaucoup de temps à voyager, étant donné les distances entre les compagnies avec lesquelles nous travaillons, la géographie, et l'état des routes. Le voyage à Pomabamba était de 8 heures tandis qu'entre Pomabamba et Huari, la durée était d'environ 5 heures. De Huari, je suis allée à Vilcabamba, 6 heures aller-retour, et le retour à Huaraz a pris environ 4 heures, tout ça en 5 jours!

L'entreprise que nous avons visité à Pomabamba se nomme Polaris et se spécialise dans la vente de cochons d'Inde. C'est Tim qui travaille principalement avec cette compagnie, et durant ce voyage nous avons travaillé à régler quelques problèmes auxquels elle fait face. En particulier, nous avons eu deux rencontres avec la coopérative d'épargne et de crédit locale pour tenter de régler un problème de repaiement de la part des producteurs de cochons d'Inde avec lesquels Polaris fait affaire. En résumé, Polaris a géré le crédit consenti à ces producteurs, dont le but était d'aider ceux-ci à augmenter la production de cochons d'Inde, ainsi que la qualité de la production. Par contre, à cause de diverses raisons, entres autres des problèmes de mortalité des animaux et une culture de crédit peu développée dans la région de la Sierra, très peu de producteurs repaient présentement leur prêt, qui a échu récemment. Ceci a évidemment causé un différend entre la coopérative et Polaris, que nous travaillons présentement à régler en rebâtissant les ponts entre les deux entités, et en trouvant de solutions conjointes pour faciliter le repaiement de la part des producteurs. Nous avons aussi aidé Polaris avec le chargement d'une cargaison d'aliments pour cochons d'Inde, comme vous pouvez voir ici.

De Pomabamba, nous avons voyagé vers le sud à Huari, où Care a un bureau. Nous avons passé la nuit à cet endroit, et le lendemain j'ai voyagé à Vilcabamba, où se trouve la Compagnie de Producteurs de Vilcabamba, une association de producteurs de semences de maïs. Avec ceux-ci je travaille à écrire une nouvelle constitution, qui va détailler le fonctionnement ainsi que les droits et obligations des associés. Le problème actuel de Vilcabamba est qu'aucune contribution financière n'a été fixée, et que plusieurs associés ne participent pas à l'association. Donc, l'organisation ne fonctionne ni comme association, par manque de participation, ni comme compagnie, par manque de capitaux. L'idée est donc de fortifier la compagnie en définissant, entres autres, une contribution mensuelle et des obligations pour les associés. Avec des exemples de constitutions d'autres associations de la région et la participation des membres du comité exécutif de la compagnie, nous travaillons donc à écrire cette nouvelle constitutition. Une fois écrite, elle sera soumise pour approbation à l'Assemblée Générale de la compagnie, qui devrait avoir lieu en août.

En route vers Vilcabamba, il y a une vallée magnifique et un joli village qui s'appelle Aczo. J'ai pris quelques photos car c'est un de mes endroits favoris.

Dès lundi nous repartons vers une autre destination: la zone d'Oro de los Andes, pour visiter 5 organisations en 2 jours. Ce sera tout un défi, mais heureusement ici les distances sont moins grandes. Mercredi nous partons pour un séjour de 3 jours à Lima, pour rencontrer les gens du bureau de Care à Lima, ainsi qu'accueillir notre collègue d'EDC qui supervise ce projet et qui vient voir par elle-même ce à quoi ressemble notre séjour et le travail que nous effectuons.

Ci-dessous j'ajoute quelques photos qui peuvent donner une idée de nos journées ici. La première est d'une visite à un producteur agricole dont le fils veut commencer l'élevage de cochons d'Inde et avec nous travaillons. Sur la photo apparaissent Tim ainsi que les deux responsables régionaux de care: Milton et César. La deuxième est une photo prise justement chez un producteur de cuyes près de Pomabamba lors d'une visite avec Polaris, tandis que la dernière a été prise à San Pedro Carcas, où nous travaillons avec une association de producteurs laitiers. La fillette qui apparaît sur la photo est la petite-fille du président de l'association, et elle prépare un âne pour le transport du lait.

Monday, July 6, 2009

Huaraz, Pérou

Huaraz, le 12 juin 2009

Bonjour,

Tim et moi sommes installés à Huaraz depuis 4 semaines. Pour ceux qui ne sauraient pas, Huaraz est la capitale de la province du même nom, dans le département d’Ancash, qui est située à peu près au nord de Lima. Huaraz fait partie du Callejón de Huaylas (« ruelle » de Huaylas), ainsi nommée car elle est pour ainsi dire coincée entre deux cordillères : la Cordillera Negra à l’ouest et la Cordillera Blanca à l’est (blanche car ses sommets sont enneigés, contrairement à la Cordillera Negra).

Je vis dans un appartement situé un peu à l’extérieur de la ville (à peu près 7 min en taxi), et plusieurs collègues de CARE vivent tout près. Ci-dessous vous pouvez voir la ville vue du cimetière du quartier Soledad (avec la Cordillera Negra en fond de plan).



La vue est toujours impressionnante à Huaraz, car la ville est située dans une vallée entourée de hauts sommets. L’altitude ici est de 3100m; il a donc fallu s’habituer au début. J’ai encore le souffle court quand je voyage dans certains villages, qui se trouvent parfois à près de 4000m.
Tim et moi nous travaillons chacun avec trois compagnies. En fait, nous travaillons chacun avec une compagnie, une famille et une association de producteurs, qui ont pratiquement tous déjà incorporé leurs activités commerciales en une compagnie enregistrée. Ces organisations travaillent dans les secteurs suivants : production & vente de maïs, production & vente de cochons d’Inde (ici c’est un plat très apprécié, et pas un animal de compagnie!) et fabrication & vente produits laitiers. Notre objectif est d’accompagner ces compagnies dans leur développement (faire du « coaching ») et éventuellement d’aider à finaliser le plan d’affaires de quelques-unes de celles-ci. Nous avons visité ces organisations à quelques reprises au cours des dernières semaines, ce qui représente tout un défi, car il faut habituellement traverser la Cordillera Blanca (c-à-d. monter souvent à plus de 4500m) pour les visiter, et l’état des routes en général est très mauvais. Il faut dire que de décembre à mai ici c’est la saison des pluies, et les routes de montagnes se font ensevelir pratiquement chaque jour par des pierres et de la boue qui se détachent des parois. Voici un exemple de route que nous avons prise (celle-ci n’était pas trop mauvaise…!).


En plus des routes, l’infrastructure pour le transport de l’eau courante et l’électricité est assez fragile. Par exemple, il est assez commun que certaines municipalités coupent l’eau ou l’électricité durant la nuit. Il nous est arrivé d’arriver à un hostal ou hospedaje tard dans la soirée et de réaliser qu’il n’y aura pas d’eau ou d’électricité jusqu’au lendemain.

Au cours de ces voyages nous avons la chance de voir des choses que peu de touristes voient, car nous allons dans des endroits assez reculés. Nous avons vu des agriculteurs travailler leurs champs comme on le faisait au Canada il y a 50 ou 75 ans, avec des outils rudimentaires et des bœufs. Il n’est pas rare de croiser sur la route des troupeaux de bœufs ou de moutons qui vont paître, et des ânes transportant les produits des fermiers au marché. Bref, c’est très différent de ce à quoi nous sommes habitués au Canada.

Nous avons aussi eu la chance d’assister à une foire agricole (Feria de San Luis) avec une des compagnies avec laquelle nous travaillons, qui produit et vend des cochons d’Inde. C’était une expérience particulièrement fascinante. En plus de visiter les kiosques qui vendaient toutes sortes de plats traditionnels, nous avons assisté à des danses traditionnelles et rencontré des gens vraiment intéressants.

















À San Luis les gens sont assez ouverts, mais dans certaines régions où nous sommes allés, les gens sont parfois méfiants envers les étrangers. C’est en général assez visible avec les enfants, surtout les fillettes. Celles-ci, que nous avons rencontrées lors d’une visite à une autre entreprise qui vend des fromages et yogourts, se sont quelque peu débarrassées de leur timidité et ont même appris à utiliser la caméra de Tim!


Grâce à ces voyages, nous voyons quelques-uns des accomplissements de l'équipe de Care ici à Ancash, et je dois dire que c'est impressionant. Nous avons vu entres autres des progrès considérables en ce qui à trait à l'irrigation des champs, l'augmentation de la production des pâturages et l'amélioration des populations de bétail bovin et ovin. Les progrès se font lentement, mais sûrement, et nous avons pû le constater en visitant quelques-unes des communautés avec lesquelles Care travaille.

Ces voyages nous permettent aussi de voir des paysages magnifiques, telle la lagune de Llanganuco, à quelques heures de Huaraz ou encore cet arc-en-ciel près de Pomabamba….



Bref, c’est un voyage totalement dépaysant, mais vraiment enrichissant. J’ai bien hâte de vous donner d’autres nouvelles.

À bientôt,

Marie-Eve

Friday, July 3, 2009

Concernant ce blogue

Il y a déjà un mois que Marie-Ève Lacasse et Tim Steed ont débuté leur affectation de bénévolat au Pérou dans le cadre de partenariat d'investissement dans la collectivité mondiale avec CARE Canada. Le premier rapport indique que, somme toute, ils s’acquittent bien de leurs fonctions en compagnie de leurs collègues de CARE Pérou.

En poste principalement dans la province péruvienne de Juarez, nos deux collègues doivent encadrer six micro-entreprises qui sont pour la plupart des propriétaires de petites entreprises, des fermiers et des coopératives agricoles. Les entreprises produisent des récoltes agricoles ou élèvent des animaux.

Les entreprises, fermes ou coopératives cultivent du maïs et des graines de maïs ainsi que des fraises; elles élèvent du petit bétail et des cobayes; et produisent des produits laitiers.

Les bénévoles d’EDC travaillent en étroite collaboration avec une équipe d’agronomes et un économiste qui aident les entrepreneurs à développer des compétences dans le domaine de la gestion des affaires, à comprendre des états financiers, à gérer des comptes clients et des comptes créditeurs, à se conformer aux exigences réglementaires et à évaluer la faisabilité d’occasions d’affaires.

Leur expérience s’accompagne de défis qui reflètent les conditions typiques de marchés émergents, à savoir une mauvaise infrastructure de télécommunication et de transport. Par exemple, les routes dans les montagnes du Pérou ont un impact sur l’efficience des entrepreneurs et sur leur capacité de visiter les entreprises avec lesquelles ils travaillent.

Une de ces entreprises se trouve dans une autre ville à environ 80 kilomètres à vol d’oiseau. Par route, il faut traverser trois gorges montagneuses, ce qui occasionne un déplacement de 200 kilomètres accompagné de pannes et de détours qui ajoutent des heures au déplacement.
Dans l’ensemble, Tim et Marie-Ève sont très occupés et s’en sortent très bien. Voici ce qu’ils ont à nous raconter.

EDC : Expérience du développement

Dans le cadre d'un nouveau partenariat, deux employés de Exportation et Développement Canada (EDC) vont être bénévoles pour un projet de CARE Canada visant à aider de petites exploitations agricoles dans des communautés pauvres du Pérou.

Suivez leurs aventures et soutenez leur engagement avec CARE pour combattre la pauvreté et défendre la dignité humaine.